Serge Cantero

Serge Cantero naît à Lausanne de parents exilés volontaires, espagnols anti-franquistes. Ses deux grands-pères ont connu les prisons franquistes après la guerre civile. Il entame des études scientifiques, débute l’université en mathématiques, mais fuit la spécialisation en se présentant aux Beaux-Arts où il est reçu en section peinture pour des talents de coloriste, qu’il ignorait, alors qu’il se présentait pour les cours de dessin. Il termine avec succès son diplôme, réalise sa première expo personnelle à Lausanne, puis se rend à Madrid avec sa compagne, vivre la movida des années quatre-vingt en direct. Ils rencontreront des gens divers, en particulier d’autres expatriés, mais également des artistes et des acteurs des scènes culturelles sevillane et madrilène, officielle et underground. Deux expositions consécutives dans des lieux de la culture alternative s’en suivront. Une première fille naît à Madrid et, pour se rapprocher des familles et fuir l’air vicié de la métropole, le trio revient en Suisse après quatre ans. Première exposition personnelle à la Galerie Humus, qui lui ouvrira un univers bigarré où il côtoie les paniques comme Topor, O. Olivier ou Zeimert, les rebelles comme Leiter, Willem, Rustin ou Giger. Plusieurs autres galeries lui proposent des expositions, à Hauterive, la Galerie 2016, à Fribourg, J.J.Hofstetter, à Genève, la Grange de la Chapelle, entre autres. Les collectionneurs privés sont multiples, moins les institutionnels, à l’exception d’une toile au Gymnase des Chamblandes, d’une seconde à Migros, qui fera l’objet d’un cabas, et d’une troisième au Canton de Vaud. Suite à la naissance d’une deuxième fille et à un déménagement dans un bel immeuble du centre-ville, il commencera l’enseignement dans un collège lausannois, gardant un mi-temps d’atelier tout au long de cette nouvelle carrière.

Son penchant pour la littérature s’est concrétisé sous plusieurs formes, des livres d’artistes mêlant texte et images : «A:D:O:Q: moulins à prières», at&fiction, 2004, «affût», art&fiction, 2010, puis en 2013 aux éditions l’Âge d’Homme, «Les Laids», roman inspiré par des dessins, «Le Dit des Égarés», Hélice Hélas, Lausanne, 2017 et, à compte d’auteur, "Un Litre de Poésie de Chiottes", second livre d’artiste. Actuellement, il est occupé à une recherche mathématico-artistique autour des trajectoires possibles à l’intérieur d’un hexagone. Cette recherche et ses développements possibles dans divers domaines se sont déjà concrétisées par divers objets, tapisserie, livres, jeux de cartes, estampes.