Jean-Michel Jaquet, Oliver Schneider
10/06/2016 - 10/28/2016
OLIVER SCHNEIDER
La peinture d'Oliver Schneider explore la vibration des couleurs, les transparences, la fluidité et l'énergie du geste. Si les tableaux sont abstraits, il s'en dégage le plus souvent une sensation d'espace et de profondeur. Les tensions, dans la composition, ce que l'on peut lire comme un avant ou un arrière plan, incitent le regard à circuler et dynamisent la lecture de chaque oeuvre.
Au fil des années, l'usage de la peinture à l'huile travaillée sous forme de jus s'est enrichi de feuille de mûrier, puis sont venus s'ajouter l'encre de chine, le brou de noix, le crayon et enfin l'acrylique. Cette diversité confère aux toiles profondeur et richesse dans le détail pendant que le geste , lui, s'affirme avec énergie.
Un travail dont il ressort à la fois un sentiment de sérénité et de vitalité.
JEAN-MICHEL JAQUET
Ses figures naissent au sens en même temps qu'elles surgissent du blanc de la page ou de l'humus sédimenté de la couleur. Récurrentes, obsessionnelles, elles émergent d'un réservoir intime d'objets de fascination emblématiques où l'on croise saint Christophe porteur de l'Enfant divin, les figures gémellaires et les couples unis dans l'amour qui disent la nostalgie d'une complétude originelle, l'œil qui devient vulve, le volcan qui est aussi triangle pubien, la genèse qui raconte l'origine du monde et de ses formes, mais aussi l'ange déchu et la crucifixion qui rappellent l'échec intolérable.
Jaquet se tient sur le fil du rasoir entre improvisation sauvage et maîtrise savante, héritier lointain des peintres de Lascaux ou Altamira, cousin solitaire des inventeurs de ce que l'historien de l'art Harald Szeemann a baptisé les «mythologies individuelles». Dans son œuvre singulière, tout se joue dans un va-et-vient fécond entre la pulsion et l'intellect, entre le geste monté des profondeurs intérieures, des mémoires antérieures, et sa cristallisation dans des signes et archétypes inlassablement répertoriés, comme les idéogrammes d'un alphabet universel et sans âge.
Françoise Jaunin, 2006