Le thème de la peau m'a d'abord irrité, comme une petite irritation de la cutanée, mais il m'a laissé un large champ de tensions et a offert de nombreuses possibilités créatives, précisément parce qu'il semble si quotidien et peut-être si insignifiant au premier abord. La peau peut servir de métaphore, être considérée comme un organe physique ou renvoyer à un niveau émotionnel plus profond. Elle permet d'explorer de nombreuses facettes : la protection, la vulnérabilité, le changement, le toucher ou la frontière entre l'intérieur et l'extérieur. Une irritation cutanée comme point de départ suscite des associations intéressantes : quelque chose qui dérange, qui démange, qui fait surface. Cela peut être compris au sens propre comme au sens figuré : qu'est-ce qui nous irrite dans la vie ? Qu'est-ce qui se cache sous la surface et qui demande à être vu? J'ai peint de nombreux tableaux semi-abstraits qui associent en partie la peau à la souscutanée ou à la surface. La cryptographie des anciennes blessures permet de nombreuses transformations et parle de l'idée que la peau raconte des histoires, que les blessures, qu'elles soient physiques ou émotionnelles, laissent des messages codés qui peuvent être interprétés de différentes manières. Des portraits réalistes montrent la peau dans des couleurs subtiles. L'utilisation de la technique sfumato, qui assure des transitions douces et des bords flous, convient à des thèmes comme la peau et ses nuances de couleur subtiles - elle renforce l'idée de quelque chose qui se cache sous la surface ou qui apparaît lentement. 

Brigue, 24 septembre 2024 - Denise Eyer-Oggier

Bernadette Gagliardi/Jean-Luc Torrent présentent une oeuvre contextuelle sur le thème de la peau.